Par Luca Barbagli
Le 4 mars 2025 à 19h14
Loin de se limiter à un rôle de soutien aux personnes trans, l’association OUTrans s’impose comme une force d’influence faisant du lobbying auprès des institutions, avec le soutien massif de financements publics. Son partenariat avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR) illustre la dérive idéologique de cette institution qui s’associe à une organisation qui remet en cause les cadres médicaux, juridiques et éducatifs existants pour servir l’idéologie woke.
Un partenariat avec le MESR au service d’une idéologie
Le MESR s’est associé à OUTrans afin de diffuser une approche idéologique des questions de genre. À travers des cours de formation en ligne, des webinaires et des supports pédagogiques, l’association impose sa doctrine : la transition de genre ne serait pas une question médicale mais un droit inconditionnel, qui ne devrait ni être encadré, ni soumis à l’expertise psychiatrique. Ces formations ont par ailleurs été proposées aux organisations représentatives étudiantes (ORE) par un mail du MESR dans le cadre de leur collaboration.
Cette collaboration ne se limite pas à la sensibilisation : OUTrans joue un rôle actif dans l’élaboration des politiques publiques, contribuant au plan national d’actions pour l’égalité et la lutte contre les discriminations anti-LGBT+ 2023-2026.
Des subventions publiques conséquentes pour un agenda militant
OUTrans bénéficie d’un soutien financier massif des pouvoirs publics : en 2022, 144 800 € de subventions de l’État, dont 138 700 € du MESR, auxquels s’ajoutent 100 000 € de la Ville de Paris et 85 000 € de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) pour financer « La Bulle », un espace présenté comme un lieu de solidarité LGBTQI+, mais qui se révèle être un véritable centre de diffusion idéologique.
Alors à quoi sert cet argent public ? Le MESR justifie cette subvention par « un soutien à la recherche universitaire ». Pourtant, quand on y regarde de plus près, cet argent public sert à financer la publication de brochures prônant l’accès facilité aux traitements hormonaux, y compris pour les mineurs, sans suivi psychiatrique rigoureux. Ces brochures remettent aussi en cause la nécessité d’un encadrement médical strict et valorisent l’autodétermination complète des enfants et adolescents transgenres.
Loin d’être un simple soutien aux personnes concernées, ces financements alimentent des initiatives partisanes aux objectifs contestables, telles que :
Un activisme politique qui dépasse son rôle initial
OUTrans ne se contente pas de produire du contenu : l’association mène également un travail de pression sur les institutions. Elle milite activement pour la dépsychiatrisation des transitions, encourageant un accès aux traitements hormonaux et aux chirurgies sans suivi médical strict, y compris pour les mineurs. Elle a également joué un rôle clé dans la dissolution du Conseil scientifique de la DILCRAH, après avoir dénoncé les liens de son président avec des chercheurs critiques sur la transition des jeunes.
Loin d’encourager l’inclusion et le dialogue, OUTrans va jusqu’à critiquer des associations LGBT+ qui n’adoptent pas une approche jugée assez radicale. En refusant toute mixité avec les personnes dîtes « cisgenres » dans certains de ses projets, elle alimente une logique d’exclusion qu’elle déclare pourtant combattre.
Un débat nécessaire sur l’utilisation de l’argent public
Le soutien institutionnel dont bénéficie OUTrans ne se limite pas à un rôle d’accompagnement des personnes concernées. Il s’agit d’une imposition idéologique qui balaie les précautions médicales, écarte les parents des décisions concernant leurs enfants, et s’attaque à toute voix critique.
Alors que les universités sont en faillite et que le MESR fait face à une crise budgétaire, il est irresponsable que des fonds publics financent une association qui promeut une vision radicale des questions de genre et ne représente pas d’intérêt pour l’enseignement supérieur et la recherche.
L’UNI demande au MESR la fin de son partenariat et l’arrêt des financements d’OUTrans. Le MESR doit, à l’avenir, veiller à ne plus collaborer avec des associations dont l’objectif principal est d’exercer une forme d’endoctrinement au sein de nos institutions.
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