Par UNI Archives
Le 22 avril 2020 à 13h49
Concernant les élèves de prépas, quelle est la problématique que l’UNI soulève ?
Le problème que nous soulevons sur les prépas, c’est la suppression des épreuves orales pour entrer dans les écoles d’ingénieurs et les écoles de management. Et aussi, la suspension des entraînements aux oraux et donc, des khôlles pour les étudiants. La suppression des oraux va léser de nombreux étudiants qui se préparent pendant deux ans à passer ces oraux, des épreuves très importantes.
Dans certaines écoles même, le coefficient sur les oraux est beaucoup plus important que sur l’écrit. On comprend d’autant moins cette annulation puisque le Ministère dit qu’”il faut passer des partiels à distance, on peut mettre en place des visioconférences, il faut passer au tout numérique, etc..” et, de l’autre côté, ils suppriment tous les examens ! Pourtant des solutions existent.Les oraux pourraient être passés en visioconférence, ou par téléphone pour ceux qui ne sont pas équipés.Tout le monde a un téléphone et une connexion mobile valable aujourd’hui.
On ne comprend pas pourquoi l’effort n’a donc pas été fait pour maintenir ces oraux… Les écoles d’ingénieurs ne se sont pas encore prononcées, mais certaines écoles de commerce maintiennent des oraux, c’est le bazar !”
Les préparationnaires seraient donc sélectionnés uniquement sur dossier pour leur entrée en grande école ?
“Exactement. Sur l’écrit donc. Et sur le dossier. Ça serait les seules épreuves. Donc, ils reverraient les barèmes d’admission. Ils n’auraient pas un premier palier d’admissibilité, puis un deuxième d’admission, il n’y aurait qu’un seul seuil. Cela remet tout en cause puisque depuis deux ans, les étudiants se préparent à quelque chose qui, finalement, n’aura pas lieu. La situation est très floue car il n’y a pas d’indication sur ce palier d’admission.
Les écoles semblent encore en train de réfléchir, de s’organiser. Pour l’instant nous avons peu de réponses.
Est ce que les préparationnaires savent aujourd’hui comment procéder pour présenter un dossier compétitif aux écoles ?
“Pour l’instant, pas vraiment. Certains essayent de, plus ou moins, deviner. Les enseignants essayent de donner des conseils et indications à leurs élèves, mais c’est insuffisant. L’UNI demande donc aux pouvoirs publics de respecter le travail fourni par les étudiants en prépa et de trouver une solution pour que les oraux puissent se tenir !’
L’autre problème, celui des khôlles, que vous soulevez, concerne finalement plus les prépas de 1re année ?
“En effet, le Ministère a annoncé que “plus aucune heure d’interrogation ne sera rémunérée à partir du 31 mars”. De ce fait les enseignants qui assurent les khôlles ne sont plus rémunérés, donc plus de khôlles pour les étudiants. Mais il y aura un après à cette crise et normalement les oraux reprendront l’année prochaine. Donc, ce n’est pas parce que cette année, il n’y a pas les oraux que les étudiants de première année doivent arrêter de s’entraîner. Ils doivent continuer à travailler. Ils ne peuvent pas, comme ça, se permettre de perdre trois, quatre mois. Ils ont du considérer que comme les enseignants ne sont pas en présentiels à cause du confinement, il n’y a pas, du coup, d’obligation d’assurer le service.”
Pour les partiels dans les universités, qu’avez-vous pu observer ?
“C’est très compliqué. Au sein d’une même université, chaque fac va faire différemment. Par exemple,à la fac de droit de Limoges, le traitement sera différent pour les masters et pour les licences. Donc, au sein d’une même composante, le traitement est totalement différent. L’autonomie des universités a ses limites… Certains se posent vraiment la question de comment, par exemple, une promotion complète va pouvoir passer sur la plateforme numérique qui n’est pas assez puissante pour accueillir 1 000 étudiants connectés en même temps.
À Rennes 1, ils essayent de caler les partiels en distanciel, de mi-mai à mi-juin. Et organiseraient une session en septembre, en présentiel si tout va bien, pour le étudiants n’ayant pas pu passer les partiels à distance.
Toulouse 1 Capitole, de son côté, refuse catégoriquement les partiels en distanciel et préfèrent les faire passer en présentiel, fin juin/début juillet.
On aimerait que la ministère puisse mettre en place un cadre national pour ces partiels : on ne peut pas avoir trop de différences entre chaque université. Sinon, ça va poser des problèmes, par la suite, sur la valeur des diplômes, au moment des commissions d’admission en master 1 ou en master 2 par exemple.
Si dans telle université, leur semestre a été neutralisé et dans l’autre, ils ont passés les partiels en présentiel, ça va créer de véritables inégalités. Je ne sais pas s’ils arriveront à trancher sur la solution choisie.
En tous cas, les partiels à distance posent quand même 3 problèmes selon nous :
1°) les plateformes sont-elles assez performantes pour permettre de passer ces partiels dans de bonnes conditions techniques ?
2°) Comment vont faire les étudiants ayant une mauvaise connexion Internet ? Les universités peuvent-elles répertorier les besoins au cas par cas et les équiper (clef 4G, ordinateur portable, etc…)
3°) enfin la dernière problématique est celle de la fraude. Comment être sûr de l’identité de l’étudiant qui passe les partiels à distance ? Serons-nous sûr qu’il n’a pas triché ? Même si vous êtes un étudiant “réglo”, on est tous là pour la même chose : valider son année…”
On commence à parler de déconfinement, les choses peuvent encore changer…Quelle solution serait idéale selon vous ?
“On en sait peu sur les conditions de déconfinement, mais l’idéal serait des partiels classiques en présentiel, même si on les décalent fin juin ou début juillet. Dur de savoir aujourd’hui…
La première session, en soi, peut être organisée début juillet. Par contre, vu qu’il y a l’obligation d’organiser la deuxième session de rattrapage, ce que nous proposons, c’est de décaler la rentrée de septembre de 15 jours. Pour permettre cette deuxième session, en septembre justement.
Retrouvez l’article ➡ https://www.studyrama.com/formations/filieres/prepas/il-faut-tout-faire-pour-respecter-le-travail-des-106869?var_mode=calcul
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