Quand la peur fait école…

Par UNI Archives

Le 16 décembre 2009 à 11h52

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Nous reprenons aujourd’hui un article d’Olivier PICARD paru dans les Dernières Nouvelles d’Alsace du 28 mai, à propos des violences scolaires et de la multiplication des armes dans les établissements. Cette recrudescence de la violence au sein de l’Education nationale, tournée à la fois contre l’institution, les professeurs, les élèves et les parents, doit mobiliser toutes les bonnes volontés. Ces actes inacceptables, qui doivent être punis avec fermeté, sont le signe d’une dégradation continue des relations sociales et des rapports entretenus par les citoyens avec les institutions de notre pays.

Un problème bien plus en rapport que l’on pourrait croire avec la question de l’identité nationale !…


“Alors nous en sommes là. Hélas.

Plus de quatre Français sur cinq trouveraient normal que les enfants, leurs enfants, soient obligés de passer sous des portiques pour entrer dans leur collège ou leur lycée. Et deux sur trois sont prêts à accepter qu’ils soient fouillés. Ce n’est pas un sondage comme les autres. C’est un événement. C’est un choc.

On peut bien se dire que les établissements scolaires ne plus depuis longtemps les royaumes de l’innocence -l’ont-ils jamais été ?- ni des refuges à l’abri de la violence du monde. On peut bien se dire sue nous avons le devoir de protéger les enseignants. On peut bien se dire qu’on ne peut rester fataliste devant l’augmentation inquiétante des armes signalées à l’intérieur ou à proximité des collèges ou des lycées. On peut bien se dire que l’autorité des professeurs est une valeur précieuse, et on peut bien se dire que toutes les menaces qui la défient sont insupportables. On peut bien se dire que des agressionset autres règlements de comptes au couteau comme à Mulhouse, récemment, ne peuvent se résumer à des incidents isolés. On peut bien se dire tout cela, et on ne peut s’empêcher d’être totalement désespéré devant les mesures qui sont envisagées pour endiguer la montée des périls dans l’univers de l’école.

Nous n’avons d’autre choix, en effet, que de nous résigner à recourir à des instruments sécuritaires pour éviter un drame potentiel ? Le gouvernement n’a-t-il d’autres moyens pour montrer sa détermination à être ferme ? Ou bien la peur imprègne-t-elle si profondément notre société que nous sommes déjà disposés à renoncer au sumbole d’une école suffisamment sereine pour affronter les nouveaux dangers que lui impose une époque brutale ? Serions-nous angoissés à ce point pour brader ce précieux sentiment d’insouciance -même s’il est très relatif- qui habite l’imaginaire des élèves au moment d’entre librement dans leur collège ou leur lycée ?

Le débat que devait trancher aujourd’hui l[NDLR : jeudi 18 mai 2009] e président de la République est légitime. Il ne doit pas être prisonnier de fausses polémiques, de positions dogmatiques ou de réactions disproportionnées. Il ne doit pas, en effet, être l’otage de solutionsfaciles dont le degré d’efficacité s’avèrerait à l’usage inversement proportionnel à leur degré de simplisme. La modération qui, hier, a caractérisé la réunion au ministère de l’Education [Xavier DARCOS à l’époque] est un signe encourageant. Aujourd’hui, le chef de l’Etat aura-t-il le courage de dire aux Français que la sécurité absolue n’est qu’un mythe ? Que les fameux portiques -même facultatifs- ne sont pas que des outils, qu’ils ne sont inoffensifs et que, de toutes façons, ils ne règleraient pas tout… Qu’il faut résister, en somme, à cette peur qui fait école, insidieusement, contre le goût de vivre libre.”

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