Tribune : L’égalitarisme à la sauce UNEF fait sauter les verrous de la session de rattrapage

Par UNI Archives

Le 9 juin 2016 à 19h54

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Voici la tribune de l’UNI sur les rattrapages et la note plancher ! Tribune écrite par Thomas et Guillaume, membres émérites de l’UNI Toulouse et élus aux conseils centraux de l’UT1 !

L’égalitarisme à la sauce UNEF fait sauter les verrous de la session de rattrapage à l’Université Toulouse Capitole

Sous couvert de la défense des étudiants, l’organisation étudiante UNEF (conjointement avec le groupuscule d’extrême gauche AGET-FSE) a attaqué devant le tribunal administratif de Toulouse une décision du président de l’université rejetant leur demande de suppression de la règle instaurant une note moyenne minimale de 8 sur 20 au semestre pour accéder aux rattrapages en licence, en soutenant notamment qu’elle ne relevait pas de la compétence de l’université.

Avant tout, notons avec regret que ces deux associations ont préféré la voie contentieuse plutôt que le débat et la réflexion au sein des instances de l’université afin d’impulser le changement des modalités de rattrapage.

Précisons-le sans ambages, la décision du tribunal administratif va dans le sens de l’argumentation (juridique) des deux organisations et cela ne s’avère a priori pas contestable. De surcroît, la présidente de l’université a pris naturellement la bonne décision en appliquant immédiatement le jugement et en considérant que la situation serait temporaire dans l’attente d’étudier de nouvelles modalités.

En l’espèce, ce sont les conséquences de ce jugement qui sont particulièrement regrettables pour les étudiants et pour l’institution universitaire. Avec la suppression de cette note plancher, le signal envoyé ne redore clairement pas le blason de l’université, qui n’avait pas besoin de cela eu égard à la concurrence toujours plus prégnante des formations privées et/ou sélectives.

D’autant plus que le système de rattrapage mis en place ici-même n’avait de sens qu’avec cette note plancher. En effet, a contrario d’une session de rattrapage « classique » (dans laquelle les étudiants rattrapent les matières dans lesquelles ils souhaitent obtenir une nouvelle évaluation afin de valider leur semestre), l’Université Toulouse Capitole a mis en place – notamment pour des questions de ressources matérielles, humaines, financières et de calendrier – une session de rattrapages « allégée » (une à trois épreuves sous forme de simples questions de cours), dont la contrepartie logique fut d’en restreindre l’accès aux étudiants ayant obtenu au moins 8 sur 20 de moyenne (soit les étudiants qui auraient le plus de chances de valider leur semestre). Ainsi désormais, les étudiants qui auront une moyenne frôlant dangereusement avec 0 et ceux ayant obtenu 9,5 seront placés dans une situation totalement identique dans le cadre du rattrapage. Voici une aberration qui décourage le travail même car l’étudiant qui a simplement fait un petit faux-pas en obtenant une moyenne tout juste en dessous de 10 ne sera pas avantagé par rapport à celui qui n’a pas fourni le moindre travail pendant l’année.

Les conséquences risquent ainsi d’aller contre l’intérêt des étudiants les plus sérieux et impliqués : session de rattrapage surchargée retardant inévitablement les résultats, mise en péril de la réputation des diplômes (a fortiori si obtenus aux rattrapages), éventuelle notation plus sévère par un corps enseignant sans doute peu enclin à brader les diplômes puisque la décision du tribunal administratif intervient entre la première session et les rattrapages et donc sans possibilité de substituer une session de rattrapage « classique » à l’actuelle session « allégée ».

Bref, sous couvert de défendre une juste cause incarnée selon eux par l’application du droit positif, on a la désagréable impression que ces deux syndicats, spécialistes des confrontations, veulent plutôt défendre en filigrane une conception surannée de l’université en y érigeant l’égalitarisme comme boussole. Ainsi, le succès de tous les étudiants deviendrait un droit presque acquis entouré de conditions de moins en moins strictes.

Cette vision ne va assurément pas dans l’intérêt de la majorité des étudiants qui saisissent cette chance qu’est l’université pour recevoir un enseignement de qualité dans lequel le mérite et l’effort ont un sens.

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